Un peu d’histoire
Origine du nom : le domaine de Ganso, du latin villa, et d’un nom qui serait peut-être d’origine danoise. Ce sont d’abord les Romains, puis les Vikings qui ont occupé les terres ganzevillaises. La présence de la rivière, entourée à l’époque de l’immense forêt de Fécamp y est pour beaucoup. D’ailleurs, l’eau de la rivière de Ganzeville a joué un rôle très important pour l’Abbaye de Fécamp au XVème siècle puisque le seigneur de Ganzeville cède à son puissant suzerain le droit de greffer le canal de la Voûte sur la rivière. Creusée par les moines de l’Abbaye, cette Voûte, toujours visible de nos jours, permettait l’arrivée d’eaux vives à l’intérieur du monastère. Ganzeville a donné son nom à la rivière qui coule au creux de la vallée, aujourd’hui protégée par son site inscrit.
Le manoir- Propriété privée (non accessible)
Plus tard, une butte féodale est érigée, et enfin un château-fort dont il reste aujourd’hui une des cinq tours d’enceinte bien visible aux abords de l’actuel manoir, ainsi que des traces de douves reliées à la rivière par un jeu d’écluses qui révèlent une enceinte circulaire originale. A cette époque, le domaine appartient à Tursting, fils de Rolf de Ganzeville et compagnon de Guillaume le Conquérant lors de la conquête de l’Angleterre en 1066. La citadelle est entièrement brûlée et démantelée au cours des guerres de religion. Charles de Cauquigny, fils du gouverneur de Fécamp, fait édifier le manoir actuel. Cette construction rappelle les pavillons de la Place des Vosges à Paris, et est édifiée sous le règne d’Henri IV. Elle annonce l’architecture classique par l’aménagement de façade percées d’ouverture régulières et de panneaux en brique meublés de tableau en pierre blanche.
Ce manoir comporte un soubassement antérieur de 400 ans à la construction actuelle ainsi qu’une cave dont les arcs-doubleaux et les voûtes d’arêtes sont très caractéristiques. La porte du rez-de-chaussée, surélevée et encadrée de bossages harpés, rappelle le style Renaissance ainsi que les cordons et les harpes de pierre qui animent la façade en briques roses. A l’intérieur, une curieuse cheminée refaite au XIXème siècle reproduit une partie de la Chasse de Saint-Hubert, qui orne le tympan de la célèbre chapelle du château d’Amboise. Il faut se souvenir que les sculpteurs italiens qui ont travaillé pour Louis XII à Amboise sont venus élaborés les clôtures du déambulatoire de l’Abbaye de Fécamp.
L’Eglise Saint-Rémy de Ganzeville
La basse cour de ce château- fort englobait sans doute l’église Saint Rémy. L’histoire de cet édifice témoigne également de la violence des guerres de religion dans cette région. Construite au XIème siècle, l’église est saccagée avant d’être rebâtie au XVIème siècle. Le clocher-porte, flanqué de puissants contreforts et d’une originale tour d’escalier octogonale, est surmonté d’une magnifique flèche en pierre au XVIIème siècle. Le cimetière communal, situé autour de l’église, contient une Croix de Cimetière du XVIème siècle qui témoigne du style gothique flamboyant.
Maison des Templiers - Propriété privée (non accessible)
Cette commanderie des Templiers, toujours habitée de nos jours, prouve que l’ordre militaire des Templiers, dissout au XIVème siècle, conservait des terres et des maisons fortes. Appelée aussi la « grande ferme », elle est toujours entourée de quelques vieux vestiges dont une petite tour de guet, le haut mur pignon d’une grange dimière, une enceinte fortifiée percée d’archères et de meurtrières. Hors les villes, ces commanderies étaient habitées par une petite communauté qui assurait les fonctions de maison conventionnelle, poste fortifié et domaine d’exploitation agraire. C’était généralement une grande ferme, souvent dotée d’ouvrages défensifs, et qui récoltait son foin, son blé, produisait son bois, sa viande et son poisson qu’elle revendait sur les marchés. On y collectait aussi de l’argent pour l’ordre des moines soldats.
Le Moulin - propriété privée (non accessible)
Toujours visible aux abords du château, un moulin à aubes datant du XVIIIème siècle a été construit en briques et silex. Le maître d’œuvre de cette construction a su mêler la fonction de moulin situé bien sûr sur la Ganzeville à une architecture classique.